Profession soignante en 2026 : entre crise des vocations, choc démographique et enjeux budgétaires
- Philippe AUER

- il y a 2 jours
- 3 min de lecture
Un malaise profond qui touche toutes les professions du soin
La crise des vocations n’épargne plus personne : infirmiers, kinésithérapeutes, ostéopathes, aides-soignants, ergothérapeutes… Tous témoignent d’un même épuisement.
Le soin est devenu une course contre le temps, avec des contraintes administratives croissantes, une charge mentale lourde et une reconnaissance souvent jugée insuffisante.
Chez les jeunes générations, le désenchantement s’installe.
Près de 77 % des étudiants infirmiers envisagent d’abandonner leur formation (Egora), et plus d’un étudiant sur cinq en médecine a déjà eu des idées suicidaires (LeFigaro). Mais cette désillusion dépasse largement les murs des hôpitaux : chez les kinés et ostéopathes, les départs du cabinet ou les reconversions se multiplient.
En cause :
la fatigue physique et psychique liée à des cadences soutenues,
la pression économique d’un modèle à l’acte devenu intenable,
et un sentiment d’isolement croissant, surtout chez les indépendants.
“Beaucoup de professionnels ne se sentent plus acteurs de leur santé ni de celle des autres : ils subissent leur métier.”
Pénurie à venir : le double choc du vieillissement et du désengagement
Selon la Dares, il faudra plus de 450 000 soignants supplémentaires d’ici 2030 (DNA) pour répondre aux besoins croissants liés au vieillissement.
En 2024, les plus de 65 ans représentaient environ 21,8% de la population française, avec une augmentation constante depuis plusieurs décennies, principalement liée au vieillissement des générations du baby-boom. Selon les projections de l’Insee, cette proportion devrait approcher 23% d’ici 2026, confirmant une tendance durable au vieillissement de la population. Cette évolution structurelle modifie profondément la pyramide des âges et accentue les besoins en matière de santé et de protection sociale. (source : Le Monde)
Mais face à cela, la réalité du terrain est inquiétante :
une usure prématurée des praticiens,
des plafonds tarifaires qui découragent l’exercice libéral,
des déserts médicaux qui s’étendent jusque dans les zones urbaines.
Pour les kinésithérapeutes, la convention de l’Assurance Maladie devient un véritable plafond de verre. Pour les ostéopathes, la précarité de l’activité rend difficile la couverture des charges sans aide publique. Tous les professionnels du soin se retrouvent ainsi avec leur propre “épée de Damoclès”.
Deux réalités, mais un même sentiment d’essoufflement.
Réformes budgétaire : moderniser sans sacrifier le sens
La loi santé 2026 et les réformes de la formation visent à mieux structurer les parcours et à encourager la coopération interprofessionnelle.

Les compétences infirmières élargies, les formations en pratiques avancées ou encore les maisons de santé pluridisciplinaires sont des signaux positifs.
Mais ces mesures se heurtent à un mur : la contrainte budgétaire.Le budget santé 2026 annonce une réduction des dépenses publiques via la hausse des franchises, la limitation des arrêts maladie et la fermeture de lits hospitaliers (santé sur le net). Sur le terrain, cela se traduit souvent par une charge accrue pour les libéraux et une impression de “faire plus avec moins”.
Les professionnels appellent à une réforme cohérente et concertée :
repenser la formation continue,
garantir de vraies passerelles entre métiers,
soutenir la prévention en entreprise et dans la santé au travail.
“On parle de crise du soin, mais c’est avant tout une crise du sens et de la reconnaissance.”

Vers un nouveau modèle : prévention, coopération et diversification
Malgré tout, des signaux d’espoir émergent.
De plus en plus de professionnels sortent du cadre du soin curatif pour investir le champ de la prévention : santé au travail, ergonomie, éducation à la santé, accompagnement en structures médico-sociales.
Les kinés, ostéos et infirmiers et de nombreux soignants “préventifs” peuvent, et doivent, jouer un rôle clé dans cette transformation :
En entreprise, pour prévenir les troubles musculosquelettiques et les risques psychosociaux.
En établissements, pour former les équipes au risque de la sédentarité, du stress, et de la fatigue.
Dans les collectivités, pour promouvoir l’activité physique adaptée et la santé publique.
Ces nouvelles pratiques redonnent du sens et de la liberté aux soignants.Elles valorisent leurs compétences et rééquilibrent la relation au travail.
C’est d’ailleurs ce que défend le Réseau Philippe AUER, premier réseau de professionnels de santé spécialisés en ergonomie et santé au travail : faire évoluer le soin vers un modèle préventif, durable et humain.
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