Salaire des Kinésithérapeutes : 9 raisons de sortir du cabinet
- Philippe AUER
- 26 sept.
- 5 min de lecture
Après 4 ans d’études en IFMK, le masseur-kinésithérapeute découvre vite les limites du salaire.
En hôpital ou secteur public, le salaire se situe entre 1 800 et 2 200 € net par mois (soit environ 2 300 à 2 700 € bruts) selon le grade, l’échelon et le statut.
En libéral, le chiffre peut sembler plus élevé, mais les charges, le loyer, le matériel, les cotisations sociales, et surtout le temps passé aux patients, impactent directement le salaire € net disponible, le bien-être et la disponibilité personnelle.
C’est pourquoi de nombreux kinés cherchent à diversifier leur parcours professionnel, développer des prestations hors cabinet, en entreprise, en EHPAD ou dans les structures médico-sociales, et mieux valoriser leurs compétences.
Ces interventions ne servent pas seulement à augmenter le salaire mensuel : elles permettent aussi de préserver ton bien-être, ce qui te permettra de continuer ton activité professionnelle dans de bonnes conditions, aussi bien physiquement que mentalement.
Cette démarche prend tout son sens dans le contexte actuel de colère et mobilisation des kinésithérapeutes et professionnels de santé, face aux choix gouvernementaux qui limitent les revenus et la liberté d’exercice. En savoir plus >
Bonne nouvelle : sortir du cadre traditionnel n’est pas une fuite, mais une opportunité pour gravir tes propres échelons, sécuriser ton parcours professionnel et créer un métier plus équilibré et aligné avec tes valeurs.
Dans cet article, tu vas découvrir 9 bonnes raisons d’élargir tes horizons en kinésithérapie, que ce soit en entreprise, en espaces médico-sociaux, en EHPAD, à l’hôpital ou dans le secteur privé, pour augmenter tes revenus tout en préservant ton bien-être.
1. Diversifier tes sources de revenus de kinésithérapeute
Dépasser les limites du salaire conventionné
La rémunération moyenne d’un kiné libéral en France est limitée. En effet, la convention signée avec l'assurance maladie oblige les masseurs-kinésithérapeutes à suivre les tarifs imposés par l'assurance maladie pour les prestations de soins.
Toutefois ce conventionnement est source actuellement de polémique : d'une part parce que l'augmentation du tarif des séances conventionnées est plus bas que l'inflation en France (entraînant une baisse du pouvoir d'achat) mais également parce que l'assurance maladie est revenue sur les revalorisations prévues en juillet 2025 pour peut-être les mettre en place début 2026.
Créer de nouvelles prestations rentables
En travaillant hors du cabinet, le masseur-kinésithérapeute peut proposer des prestations hors convention adaptées (prévention en entreprise, ateliers de rééducation, thérapie manuelle...). Ces missions permettent d'avoir un revenu journalier supérieur à ce qui se fait au cabinet. La moyenne des interventions hors cabinet se situant entre 100 à 200 euros de l'heure, voire plus dans certains cas de figure.
2. Valoriser pleinement ses compétences
Montrer toute l’étendue du métier
Les professionnels de la kinésithérapie ont bien plus à offrir que des séances classiques de soins.
En effet, proposer son activité et ses compétences à d’autres établissements et entreprises permet de montrer la diversité du métier : prévention des troubles musculo-squelettiques en entreprise, accompagnement de seniors en EHPAD pour diminuer les risques de chutes, formation des équipes soignantes. Chaque intervention devient un moyen de légitimer ton savoir-faire et reconnaître ton impact de masseur-kinésithérapeute.
3. Retrouver du sens dans ta carrière
Beaucoup de kinés expriment une perte de motivation après plusieurs années routinières d’exercice ou les mois se répètent et s'enchaînent.
Donner plus de valeur à tes soins
Développer des projets hors cadre (par exemple en entreprise ou en secteur médico-social) redonne une dynamique nouvelle à ta carrière. Tu apportes un service de santé concret, tout en améliorant tes conditions de travail et ton salaire moyen € net.
4. Améliorer tes conditions de vie et de travail
Réduire les charges
C’est évident, mais encore trop souvent sous-estimé : disposer d’un cabinet ou d’un espace pour recevoir des patients entraîne des charges fixes importantes, comme le loyer, le matériel ou les frais de ménage. Intervenir en entreprise permet lors de tes interventions à l'extérieur de sous-louer éventuellement ta salle et de partager ainsi les frais du local.
Mieux gérer tes heures et ton activité
En diversifiant tes prestations, tu peux ajuster tes heures de service et mieux répartir ton emploi du temps. Cela permet, par exemple, de regrouper les prestations de soin sur certains jours et les interventions en entreprise sur les autres jours.
D'autres professionnels préfèreront se libérer quelques heures sur une journée en dehors du cabinet pour s'aérer un peu. Il n'y a finalement pas qu'une seule façon de procéder et l'avantage, c'est que tu peux l'adapter à tes envies.
5. Construire une image professionnelle plus forte
Un kiné qui intervient en entreprise, dans un hôpital ou au sein de services de santé publique gagne en visibilité.
Ce type d’exercice développe ta réputation de masseur-kinésithérapeute, crédibilise tes compétences et peut renforcer ton niveau de salaire si tu optes pour un emploi salarié par la suite. Tu deviens ainsi un professionnel reconnu, associé à la prévention et à l’innovation en santé.
7. Prévenir le burn-out et redonner de l’élan à ton métier
La répétition peut entraîner démotivation et une certaine forme d'état d’usure. Le fait de sortir du cadre quotidien réduit ce risque. En variant tes prestations (formation, soins, rééducation, accompagnement), tu stimules ton énergie et renforce la durabilité de ta carrière.
8. Développer un réseau de partenaires et de patients
Travailler avec d’autres professionnels
En intervenant en entreprise, tu vas sortir du cadre classique des patients malades du cabinet pour aller à la rencontre de différents professionnels et structures : des responsables RH, médecins du travail, cadres de santé, directeurs de centres...
Des partenariats vont également se mettre en place sur le long terme et permettant ainsi d'agrandir ton réseau et t'offrant par la suite de nouvelles opportunités professionnelles.
C'est en sortant du cadre classique du cabinet, que l'on m'a offert la possibilité d'intervenir en tant que formateur en école de commerce à Paris.
Étendre ta patientèle
Ces contacts deviennent des relais précieux pour bâtir de futurs projets. Au-delà de ta patientèle classique, tu ouvres la porte à des populations spécifiques que tu n'as peut-être pas traitées ou dans lesquelles tu souhaites encore plus te développer : salariés, seniors, enfants, sportifs.
9. Anticiper les évolutions du secteur de la santé
S’adapter aux tendances du marché
Le métier de masseur-kinésithérapeute évolue rapidement.
Sécuriser votre emploi
Le vieillissement de la population, l’augmentation des arrêts de travail pour TMS et la demande croissante en prévention renforcent le besoin de professionnels formés. Selon la DREES (2024), un grand nombre des kinés en France envisagent de diversifier leurs interventions hors centre médical dans les prochaines années. Le rapport DREES 2024 souligne entre autres une augmentation de l’activité des kinésithérapeutes en dehors des établissements hospitaliers, ainsi que la montée des pratiques à domicile ou en structures pluridisciplinaires.
10. Construire une carrière alignée avec tes valeurs
Sortir de son cabinet n’est pas une obligation : c’est un choix de carrière.
Trouver le bon équilibre
Que tu sois titulaire dans la fonction publique hospitalière, en emploi libéral ou dans le secteur privé, ou même étudiant, tu peux créer un équilibre entre rémunération, vie personnelle et contribution à la santé publique.
Conclusion
Sortir de sa zone de confort et avoir de l’ambition est bien plus qu’une option financière : c’est une façon de bâtir un métier de masseur-kinésithérapeute plus libre, diversifié et gratifiant.
Tu gagnes mois après mois en salaire, en reconnaissance, en variété et surtout en qualité de vie.
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Philippe
